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May 24, 2011

Arbitration, An Ordinary Form of Justice/ L’arbitrage, une forme de justice ordinaire

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"L’arbitrage, une forme de justice ordinaire" in La Tribune, May 24, 2011, p. 27 (in French)

Companies, like States, quite naturally turn to arbitration to resolve their disputes. The fact that an arbitral tribunal was constituted in the “Tapie case” and that, rightly or wrongly, it ruled on a commercial bank’s liability towards its clients, should be anything but surprising.

The ongoing controversy triggered by the decision to accept arbitration and the ensuing award issued by arbitrators on 7 July 2008 in the Tapie case is astonishing. This dispute resolution mechanism has been presented by some as a mysterious system in which “so-called judges” make secret decisions which are more reminiscent of deals struck among friends than actual decisions based on law. There have been indignant reactions to the possibility for a State to have recourse to such mechanism and to the fact that private judges may thus make decision involving State funds. Even the mere decision to put an end to a 15-year old dispute through arbitration is painted as being suspicious.

Leaving aside the drama associated with the main protagonists and the political instrumentalisation of a situation that the layman may not grasp, the public outcry proves that arbitration remains fairly ill-understood in France today. And yet, in business relationships, it is a perfectly ordinary and commonplace dispute resolution mechanism which all advanced legal systems long ago stopped viewing as antagonistic with the national court systems.


Les entreprises, comme les États, font usage de l’arbitrage de la manière la plus ordinaire dans de nombreux litiges. Le recours dans « l’affaire Tapie » à un tribunal arbitral se prononçant, bien ou mal, sur la responsabilité d’une banque d’affaires à l’égard de ses clients ne devrait donc pas étonner.

La polémique que continuent de susciter le recours à l’arbitrage et la décision rendue par les arbitres le 7 juillet 2008 dans l’affaire Tapie a de quoi surprendre. Ce mode de règlement des différends a été présenté à cette occasion comme un mécanisme mystérieux où de « soi-disant juges » prennent, dans le secret, des décisions qui s’apparentent davantage à des arrangements entre amis qu’à une véritable justice. On s’indigne que l’État puisse y être mêlé et que des juges privés puissent ainsi disposer des deniers publics. La seule décision de recourir à l’arbitrage pour mettre un terme à un contentieux vieux de plus de quinze ans est présentée comme suspecte.

Même s’il y a lieu de faire la part du spectaculaire qui s’attache à la personnalité des protagonistes et celle de l’exploitation politique d’une situation que le grand public comprend mal, le moins que l’on puisse dire est qu’une telle réaction souligne le fait que l’arbitrage demeure, en France, une institution mal connue. Il s’agit pourtant, en droit des affaires,d’un mécanisme parfaitement banal de règlement des litiges que tous les droits développés ont depuis longtemps cessé d’opposer à la justice étatique.

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